Qu’est-ce qui fait qu’une musique est « maçonnique »
♫ avril 20th, 2013 17 h 18 minarticle original:What makes that music masonic
Franc- maçonnerie et musique sont si profondément intriquées qu’il est difficile d’en distinguer les particularités. On peut dégager deux situations.
1°) La Musique au service de la Franc-maçonnerie:
Certaines musiques ont été spécialement écrites pour des raisons ritualiques. Par exemple Mozart a écrit
–“An die Freude”(à la joie); chant basé sur un poème maçonnique dédiée à la chaine d’union.
– Certaines pièces instrumentales comme “l’Adagio K411” composé pour l’entrée processionnelle en loge ou ”Maurerische Trauermusik” (Musique funéraire maçonnique) crée lors du décès d’un frère ou peut être lors d’initiation au troisième degré)
–“Gesellenreise” (voyages du compagnon) chanté pendant l’ initiation au second degré.
Cependant, la situation n’est pas toujours si claire.
Par exemple “Auld lang syne” (ce n’est qu’un au revoir),parfois chanté lors de la chaîne d’union ,est une adaptation maçonnique par Robert Burns d’un vieux chant populaire qui dépasse largement la franc-maçonnerie.
De plus , les rituels sont souvent agrémentés de musique non Maçonnique ou ,comme dans le cas de Sibelius, des pièces spécifiquement écrites pour les rituels maçonniques, sont étiquetées « Musique d’église« .
2° Le symbolisme maçonnique fait partie du matériel de composition.
“Die Zauberflöte” (la flûte enchantée), de Mozart et Schikaneder (tout deux maçons) est certainement le meilleur exemple –mais la plupart du temps la situation n’est pas si tranchée et le danger est de voir des symboles là où il n’y en a pas . L’exemple le plus frappant est le chiffre 3 qui apparaît très couramment dans les sonates classiques et nombreuses autres pièces.
En résumé, la situation la plus évidente de musique maçonnique est le chant basé sur un texte maçonnique explicite. Mais, même dans ce cas, il y a parfois des doute notamment avec Beethoven .
La présence de numérologie ou de symbole dans une pièce musicale peut être fortuite ou rester le secret d’un compositeur pas forcément maçon. L’emploi du nombre d’or est devenu si fréquent qu’il en perd son caractère secret.
Une troisième situation embrasse les deux autres.
Je pense ici, au début du quatuor K465 dit des dissonances de Mozart qui exprime, de façon sublime, les impressions d’initiation de l’apprenti qui passe de l’obscurité à la lumière.
Cette pièce « contenant beaucoup d’erreurs qui offensent le bon goût« * avait soulevé de nombreuses critiques et avait été largement rejetée par ses contemporains . Nous avons là une illustration de la difficulté d’exporter au dehors l’oeuvre commencée dans le temple.
Conclusion: Les intrications du symbolisme ne permettent pas de percevoir une limite claire entre musique sacrée et musique profane.
*Prince Krazalkovicz